La Nuit du Rossignol

Le Concert des oiseaux

CANCELED COVID19

25/03/2021
20 h 30

Musée de la Musique - Philarmonie de Paris

221, avenue Jean-Jaurès
Paris, 75019

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    A l'occasion de la Nuit du Rossignol, "soirée concept" organisée par le Musée de la musique de Paris, La Rêveuse propose un programme autour des oiseaux liant musique baroque et création contemporaine de Vincent Bouchot.
  • Serga Saitta, traverso
  • Sébastien Marq, flûtes à bec et traverso
  • Florence Bolton, viole de gambe
  • Benjamin Perrot, théorbe
  • Jean-Miguel Arstizabal, clavecin
Vincent Bouchot - Les Tierces matinales de Kyoto
    • Dans les années 2000, alors que je faisais une tournée mondiale avec l’ensemble Clément Jeannequin, je me suis retrouvé pour quelques jours au Japon. Alors que je me promenais un matin, très tôt (sans doute à cause du décalage horaire ! ) dans les rues de Kyoto, je fus frappé par le nombre extraordinaire d’intervalles de tierces, majeures ou mineures, qu’émettait cette ville : tous les feux de signalisation, les ambulances, les bus prévenant les piétons de leur passage, les véhicules de chantier qui reculaient, les sonneries de téléphone... J’avais l’impression que la ville entière était pleine de tierces, un intervalle descendant de tierce, staccato, qui faisait immanquablement penser à un coucou. Je me dis alors que ces bruits obsédants étaient peut-être les nouveaux chants d’oiseaux de notre civilisation.
 
    • Ayant appris que certains oiseaux des villes, comme l’étourneau sansonnet, sont connus pour imiter les bruits de leur environnement, des plus bruts (voiture qui démarre) aux plus raffinés (sonneries de portables), il m’est revenu l’esprit ces vers du Chant des Oyseaulx du compositeur Clément Janequin « Petit sansonnet de Paris, sage, courtois et bien appris ». Je ne sais si le sansonnet du XVIe siècle imitait déjà les bruits de la rue mais cette expression, « bien appris » semblait faire référence à cette faculté de l’étourneau d’imiter ce qu’il entend. En somme, la boucle est bouclée entre l’imitation humaine des oiseaux et l’imitation aviaire des hommes : l’oiseau, qui a toujours charmé l’homme par la beauté, le naturel et l’originalité de son chant finit lui-même aujourd’hui par imiter la machine.
 
    La pièce que je me propose d’écrire « Les tierces matinales de Kyoto » se veut le reflet de cette réflexion : une polyphonie serrée, obsessionnelle, de tierces, évoluant vers le chant d’oiseaux artificiels, d’oiseaux urbains qui, comme le rossignol du conte d’Andersen, tentent de surpasser le modèle par leur implacable mécanique, mais finissent par se casser !
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